Peut-on enfermer les gens dans des petites boîtes ?

Couleurs, énéagramme, mbti,… sont autant de modèles en vogue qui prétendent classer les êtres humains selon des caractéristiques préétablies. Quels sont leurs limites ? Et si une alternative plus pertinente existait ?

Ces modèles répondent au besoin fondamental qu’a l’Homme de comprendre et de maîtriser son environnement. Et qui dit modèle dit simplification. En effet, tout modèle vise à décrire un phénomène compliqué ou complexe sous une forme simplifiée et suffisante à l’utilisation recherchée. Or, le domaine des relations humaines étant particulièrement complexe, un modèle simpliste révélera vite des limitations évidentes lors de son utilisation. Et malgré cela, le biais de confirmation nous poussera souvent à persévérer dans notre bêtise, parce que quand c’est plus simple, ça semble plus facile.

Selon mon expérience, un modèle qui classe les êtres humains en quatre couleurs ou même en neuf bases est un modèle simpliste, parce que cela implique de systématiquement regrouper les mêmes traits de personnalité ou modes de fonctionnement dans le même tiroir, et puis d’y enfermer la personne concernée. Et si je démontre des qualités issues de différents tiroirs ? Alors je dois avoir une dominante… sinon le modèle s’effondre.

Il y a quelques années, lors de ma première formation en PNL[1], j’ai découvert la notion de méta-programme. Il s’agit d’un concept selon lequel nous avons des modes de fonctionnement indépendants des uns des autres. Pas question ici d’en regrouper artificiellement pour essayer de tout faire rentrer dans un nombre limité de petites boîtes.

Par exemple, il existe un méta-programme appelé « Tri positif / Tri négatif« . En somme, cela revient à voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Nous connaissons tous des personnes qui appartiennent à l’une ou l’autre catégorie. Or chaque catégorie a ses propres modes de pensées, ses croyances et ses valeurs. Il est donc nécessaire de tenir compte des méta-programmes de notre interlocuteur si l’on veut que l’échange soit constructif.

Je vous propose ci-dessous une liste des principaux méta-programmes utiles dans nos interactions quotidiennes.

Soi / Autre / Mutuel / Système : Est-ce que ma motivation vise à me satisfaire moi-même, ou à satisfaire les autres, ou moi-même et les autres, ou plus largement le « système » dans lequel j’évolue ?
Personnes / Lieux / Objets / Activités / Informations : Sur quoi se portent mes centres d’intérêt ?
Global / Spécifique : Ai-je tendance à considérer la situation dans son ensemble et de manière plus ou moins grossière, ou suis-je attentifs aux détails ?
Procédure / Option : Est-ce que j’ai besoin de suivre des étapes bien définies, ou est-ce que je suis plutôt du genre à improviser ?
Ressemblance / Différence : Est-ce qui me saute aux yeux, c’est ce qui est similaire à ce que je connais, ou ce qui s’en éloigne ?
Dans l’instant / À travers le temps : Est-ce que je profite de chaque instant sans me soucier de mes engagements futurs, ou est-ce que mon agenda et ma montre régissent mes journées ?
Passé / Présent / Futur : Est-ce que j’ai tendance à continuellement faire référence au passé, à vivre le moment présent pour ce qu’il est, ou à orienter mes choix en fonction de projets futurs ?
Associé / Dissocié : Suis-je acteur de ma propre vie, où ai-je tendance tendance à être spectateur de ce que je vis ?
Accordeur / Désaccordeur : Ai-je tendance à être d’accord avec les gens, ou à prendre systématiquement le contrepied de leurs idées ?
Être / Avoir / Faire : Est-ce que ma motivation vient d’un besoin de reconnaissance, d’accumuler des biens, ou d’être continuellement actif ?
Référence interne / Référence externe : Est-ce que je prends mes décisions en fonction de mes idées, ou est-ce que je me laisse influencer par les autres ?
Nécessité / Possibilité / Capacité : Est-ce ce que j’agis parce que « il faut » ou « je dois », ou parce que « je peux » ou « on ne peut pas », ou alors parce que « je (ne) suis (pas) capable » ?
Tâche / Relation : Est-ce que ma priorité porte sur ce qu’il faut faire, ou sur les relations humaines ?
Aller vers / S’éloigner de : Est-ce que je fais mes choix pour me rapprocher de ce que je souhaite, ou pour fuir ce que je ne veux pas ?
Proactif / Réactif / Passif : Est-ce que j’ai tendance à agir spontanément, ou en réaction à un événement, ou ai-je tendance à suivre le mouvement ?

Pour chacun de ces méta-programmes, je vous invite à vous poser la question suivante : « À quoi ressemblerait une interaction entre deux personnes qui ont des fonctionnements différents ?« 


[1] Programmation Neuro Linguistique