À la suite d’une série de crashes « impensables » (Eastern Airlines 401 le 29 décembre 1972, Pan Am 1736 et KLM 4805 le 27 mars 1977, ou encore United Airlines 173 le 28 décembre 1978), l’industrie aéronautique civile a sollicité les experts de la NASA afin de déterminer les causes de ces nombreux accidents.
Lors d’une conférence organisée en 1979, la NASA fit connaître ses conclusions.
« Ces accidents présentent des points communs, chacun d’entre eux représentant un élément du problème de gestion des ressources. Voici une liste des dysfonctionnements les plus fréquemment observés dans ces accidents :
- Focalisation sur des aléas techniques mineurs
- Leadership inadéquat
- Incapacité à déléguer et à confier des responsabilités
- Incapacité à établir des priorités
- Incapacité à surveiller les autres membres de l’équipage
- Incapacité à exploiter les informations disponibles
- Incapacité à communiquer les intentions et la stratégie »
Fort de ce constat, les compagnies aériennes développèrent des formations destinées aux équipages, afin d’apporter des solutions aux facteurs humains identifiés. United Airlines en tête, elles ont développé le Cockpit Ressource Management – CRM . Ces formations ont rencontré beaucoup de succès. Étant donné l’ampleur du problème, l’Administration Fédérale de l’Aviation américaine a rendu ces formations obligatoires pour tous les pilotes à compter de 1990. Aujourd’hui, tous nos actes de formations et d’évaluation incluent la composante CRM. Le Cockpit Ressource Management est même devenu Crew Ressource Management afin d’impliquer tout l’équipage, technique et commercial.
Les principales compétences désormais visées sont :
- Gestion du stress
- Leadership et travail en équipe
- Communication
- Gestion de la charge de travail
- Conscience de la situation
- Prise de décision
- Gestion des automatismes
- Résilience
Dans d’autres industries – nucléaire, pétrochimique, soins de santé, ferroviaire, etc. -, les problématiques de dysfonctionnement des équipes sont similaires à celles identifiées pour l’aviation civile. Les outils du CRM peuvent y être transposés, moyennant quelques adaptations aux spécificités respectives.