Adapter son leadership à la situation

Il existe de nombreux modèles de leadership. Celui-ci s’intéresse à la posture du leader en fonction de deux paramètres : le temps disponible et le risque associé à la situation. Ici, la notion de risque prédomine, avec ses conséquences proportionnelles au métier concerné. Tout peut arriver ; et partout :

• le crash pour l’équipage d’un avion,
• un décès pour une équipe chirurgicale,
• un krach dans le secteur bancaire,
• une faillite pour une entreprise,
• des dettes pour un artisan et le chômage de ses apprentis,
• la perte d’un trophée en compétition ou championnat…

Chaque secteur, industrie, métier, profession, encourt des risques inhérents à son activité. Et pour vous, quel serait le risque le plus élevé à encourir ?

DÉVELOPPER (Temps + / Risque –). Le meilleur cas de figure : sans urgence et avec un risque faible, le leader prendra le temps d’optimiser les compétences des individus et du groupe, par exemple, en les encourageant à trouver des solutions par eux-mêmes.

DÉLÉGUER (Temps – / Risque –). Le deuxième meilleur cas : si le temps presse mais que le risque est mesuré et sous contrôle, il choisira alors de déléguer des tâches aux membres de son équipe et de se rendre ainsi plus disponible. Surtout s’il a auparavant pris le temps de développer les compétences de chacun (quadrant précédent).

IMPLIQUER (Temps + / Risque +). La situation se tend : s’il dispose de temps suffisant malgré un risque élevé, le leader prendra soin d’impliquer au maximum ses collaborateurs dans la mise en œuvre de la solution, afin que ceux-ci en sortent grandis. Cela fonctionnera d’autant mieux qu’il les aura préalablement aidés à développer leurs capacités pour ensuite pouvoir leur déléguer des tâches.

DIRIGER (Temps – / Risque +). Le contexte le plus épineux : le risque s’élève tandis que le chrono tourne… Il est « temps » de s’installer aux manettes, de (re)prendre les commandes, donc de commander. Et si le leader ne possède pas l’expertise technique requise pour régler le problème ? Grâce aux étapes précédentes, il aura identifié, formé et impliqué le membre concerné de son équipe, à qui il déléguera la tâche, toujours sous son contrôle, afin de maximiser les chances de réussite.

Ce modèle dégage une double leçon dominante :

  1. À faible risque, le leader consacrera une grande partie de son énergie à l’humain : développement des compétences des membres de son équipe dont la délégation (la délégation s’apprend aussi);
  2. À risque élevé, le leader se concentrera sur les objectifs, en convoquant tous ses collaborateurs sur le pont, sachant que chacun connaît bien son rôle et ses attributions. Le collectif prend le dessus sur l’individu.